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Bien que j’apprécie généralement votre travail, dans cet article, les arguments qui contrent ceux de Guillaume Pitron me semblent inaboutis. L’idée qu’il serait possible de refuser toutes les mines (en France ou ailleurs) démontre d’un incroyable aveuglement face à notre appétit pour ces métaux qui composent l’essentiel des objets sur lesquels peuvent se poser notre regard. De ce PC, à mon agrafeuse, ou ma lampe de bureau. Cet appétit n’a rien à voir avec la croissance, décroissance, a-croissance ou post-croissance de nos économies. Nous consommons des métaux comme nous consommons des aliments, et qu’on le veuille ou non, les métaux sont une partie essentielle de notre « régime » moderne. Espérer que le recyclage seul pourrait nourrir cet appétit est illusoire vu la seconde loi de la thermodynamique et les phénomènes de diffusion qui rendent la récupération de nombreux métaux impraticable. Bien qu’on puisse espérer que cet appétit puisse devenir un jour plus raisonnable, penser que cela mènerait à la fermeture de toutes les mines du monde est illusoire. Surtout devant l’énorme quantité de métal nécessaire à la transition énergétique à base d’énergies renouvelables intermittentes (production/stockage) et la nécessaire électrification de nombreux secteurs. Des mines responsables en France seules ne résoudraient pas le problème mais associées à des barrières douanières imposant la traçabilité des matières premières, comme c’est de plus en plus le cas pour de nombreux métaux, peut-être. Et le fait que la mine guyanaise est possédée par un seul actionnaire privé et non par le peuple est un problème d’un tout autre ordre. Le fait que des miniers « recyclent » les arguments de Guillaume Pitron à leur convenance ne doit pas nous faire perdre de vue la réalité de notre dépendance à ces éléments extraits de la croute terrestre.

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